Après avoir été informé qu’une mission d’observation officielle de l’UNESCO, de l’ICOMOS et de l’UICN se déroulait jusqu’au 9 février dans la zone de conservation du Ngorongoro (NCA) en Tanzanie, j’ai rédigé un courrier pour faire connaître nos inquiétudes aux organisateurs de cette mission.
Cette mission a été organisée dans le plus grand secret par le gouvernement tanzanien, sans que les communautés Massaï et leurs représentants aient été consultés. L’agenda mis en place par le gouvernement ne prévoit aucune rencontre avec les Massaï directement touchés par les violations des droits humains et les expulsions massives depuis plus d’un an.
Les communautés Massaï nous ont fait part de leurs inquiétudes puisqu’il ne s’agit pas de la première mission de l’UNESCO World Heritage en Tanzanie. Lors de la précédente, les communautés Massaï n’avaient pas été consultées et aucune rencontre n’avait eu lieu avec eux. En avaient découlé des recommandations portant préjudice aux droits des peuples autochtones et ayant encouragé et légitimé les actions du gouvernement tanzanien, en termes notamment d’expulsion des populations Massaï de la NCA.
Pour rappel, tous les groupes du Parlement à l’exception d’ID avaient cosigné le 23 décembre une résolution d’urgence demandant au gouvernement tanzanien de mettre fin aux violations des droits humains subies par les communautés Massaï dans la NCA. Conformément à cet engagement pris par une large majorité de groupes politiques, nous vous proposons de cosigner cette lettre afin que toute la transparence et l’indépendance nécessaires à cette mission d’observation soient réunies. Nous appelons également l’UNESCO à suspendre la désignation du Ngorongoro comme site du patrimoine mondial, car les obligations de l’UNESCO en matière de droits de l’homme ne sont plus respectées.
Dans la foulée de cette nouvelle, j’ai rédigé une lettre à l’attention de M. Lazare Eloundou Assomo, Directeur de l’UNESCO World Heritage, M. Philippe Allard, Directeur général de l’ICOMOS et M. Tim Badman, Directeur de l’UICN World Heritage Program. Celle-ci a été signée par de nombreux députés européens.