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Les SMR ne sauveront pas le nucléaire

Aujourd’hui, Emmanuel Macron et le lobby nucléaire européen déploient une communication massive pour la relance du nucléaire, et fondent leurs espoirs sur les small modular reactors, ou SMR. Il s’agit d’une illusion, destinée à maintenir les investissements publics à fonds perdus dans le nucléaire. 

C’est sur un mythe prométhéen que repose l’histoire du nucléaire français : après Superphénix, ITER, l’EPR, les SMR sont le nouvel étage d’une pyramide de Ponzi dans lequel l’argent, essentiellement public, est investi dans l’espoir d’une production électrique massive et peu chère. Un espoir toujours repoussé pour des coûts toujours sous-évalués. Quant aux coûts de démantèlement et de gestion des déchets, que les opérateurs eux-mêmes estiment difficiles à évaluer, ils reposent sur des modèles de contribution qui n’envisagent pas la fin, inéluctable, de la production d’électricité nucléaire. Pour se pérenniser, l’industrie nucléaire a donc toujours besoin de cultiver cet imaginaire pour mobiliser très concrètement des sommes astronomiques. C’est l’argent du contribuable qui alimentent ce puits sans fond.

Les SMR (small modular reactors, petits réacteurs modulaires en français) s’inscrivent dans ce récit, en s’appuyant sur une propagande désormais plus seulement française, mais européenne et mondiale, avec des arguments qui sont, paradoxalement, à contre-pied de la recherche du gigantisme qui a prévalu jusqu’ici pour les projets nucléaires. Au lieu de super réacteurs, la novlangue reprend des éléments de langage qui laissent à penser que l’on est sorti du toujours plus de gros réacteurs complexes pour se tourner vers une production en série de petits réacteurs modulaires. Mais les habits neufs en taille XS du nucléaire sont toujours tissés avec le même fil invisible de la naïveté. Emmanuel Macron, tels les deux fripons dans le conte d’Andersen, fait le tour d’Europe et du monde pour proposer à tous les Grands Ducs riches et crédules de les habiller avec ce nouveau mythe. 

Les projets actuels de SMR existent aujourd’hui à peine sur le papier, aucun ne sera opérationnel avant 2040. Ils nécessitent des investissements énormes, largement plus chers que pour des alternatives renouvelables. Certains projets, comme NuScale, ont même déjà été abandonnés car ils revenaient plus cher que des réacteurs “classiques” pour un rendement moindre. Pourtant, l’urgence est là : c’est aujourd’hui que nous avons besoin d’investissements massifs pour réduire nos émissions de carbone. Dans dix ans, il sera trop tard. Choisir maintenant d’investir des milliards à une nouvelle illusion nucléaire, c’est sacrifier les projets renouvelables et, surtout, la sobriété. Le nucléaire ne sauvera pas le climat, celles et ceux qui l’affirment ont pour intérêt de perpétuer l’illusion du nucléaire et et les investissements colossaux qui vont avec.


La pile, mon village nucléaire 

Cécile Delarue, journaliste originaire de Saint-Laurent-des-Eaux dans le Loir et Cher, a réalisé un documentaire clair et sensible sur son “village nucléaire”. La Centrale démarre en 1969 et, quelque semaines plus tard, connaît l’un des deux plus grave accident que la France ait connu. Le deuxième accident aura lieu en 1980, et ce sera aussi à St Laurent.
Deux accident dont beaucoup, moi le premier, n’ont pas beaucoup entendu parler avant les années 2000. La force de ce documentaire réside dans son lien avec la vie de la réalisatrice, sa famille ainsi que ses proches, et avec les salariés de la centrale, parmi lesquels son père, qui sont à la fois les premiers défenseurs et les premières victimes de « la pile ». À voir sur Francetv.fr.

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