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Les accords UE-ACP: Entre libre-échange, concurrence déloyale et défis climatiques

Intervention – Débat avec la Commissaire Urpilainen – 21 février

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Sous couvert de partenariats “égalitaires”, et paradoxalement au nom d’un discours se voulant décolonial, les pays européens assument de plus en plus de mettre leurs propres intérêts sur la table des partenariats. C’est notamment le cas concernant l’accord de partenariat économique que vous qualifiez d’historique, entre le Kenya et l’Union européenne.

Les écologistes se sont systématiquement opposés à ces accords, qui, dans une logique de commerce international sans barrière et de libre concurrence ont surtout pour effets de détruire les tissus de production et de distribution locaux, et en conséquence fragilise aussi les conditions de vie des travailleurs agricoles.

Si on s’attarde un peu sur ce cas : le Kenya dispose de filières agricoles et d’un secteur agroalimentaire développé, notamment pour les céréales,  le lait ou encore le sucre. Des produits que l’on sait pertinemment bien produire sur le sol européen, et qui vont une nouvelle fois entrer en concurrence directe avec ceux produits par les agriculteurs européens et français. 

Pourquoi continuer d’importer de l’autre bout de la planète des denrées que les agriculteurs produisent déjà aujourd’hui sur le sol européen ?

Une concurrence véritablement déloyale, orchestrée par la Commission européenne avec l’aval d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, puisque, n’étant pas soumis aux mêmes normes, les produits importés affichent des prix cassés, ce qui tire les prix des produits européens vers le bas, et indirectement les revenus des agriculteurs. L’UE organise donc ouvertement la déstabilisation des marchés agricoles européens tout en mettant en péril les équilibres économiques régionaux des Etats africains, en les mettant en concurrence indirecte.

Cette tendance va de paire avec une instrumentalisation grandissante des financements de la coopération au développement, très souvent pour des intérêts de restriction des migrations vers les pays européens

Résultat : le discours européen n’est plus centré sur le développement humain durable, mais bien sur la migration, la sécurité, la digitalisation ou le secteur privé. On le voit à travers la question de la cohérence des politiques pour le développement : la cohérence cherche à éviter que les pays qui fournissent de l’aide publique au développement ne reprennent d’une main ce qu’ils donnent de l’autre, par exemple via des accords internationaux qui défavorisent les pays du Sud par rapport aux pays riches, que ce soit dans le domaine de la lutte contre le dérèglement climatique, de la souveraineté alimentaire, de la fiscalité internationale, etc. Ce principe de CPD est donc absolument central dans la lutte pour la décolonisation des relations entre pays du Nord et du Sud.

Malheureusement les incohérences des politiques européennes sont nombreuses. C’est particulièrement le cas des politiques migratoires qui ont sans cesse été renforcées dans une orientation répressive qui met à mal le respect des conventions internationales, à commencer par la Convention de Genève.

Cette incohérence se manifeste aussi par des promesses non tenues en matière d’aide publique au développement (or, l’engagement international de 0.7% est vieux de plus de cinquante ans) ; par des promesses non tenues en matière de financement climatique ; par des violations par l’Europe de ses propres valeurs ; par une politique de deux poids deux mesures dans la défense des valeurs à l’étranger, comme on le voit actuellement avec la réaction plus que frileuse sur le conflit épouvantable en cours à Gaza, qui dénote avec l’ardeur de l’aide apportée à l’Ukraine depuis deux ans.

Mes questions sont donc les suivantes : 

Quelle évaluation faites-vous de ces Accords de partenariat économique, notamment en termes d’intégration régionale et de diversification économique, et en tenant compte des préoccupations soulevées par la société civile sur le terrain ? 

Plus globalement, que compte faire la présidence belge pour améliorer la cohérence des politiques pour le développement, notamment au niveau du commerce, de la finance, de l’agriculture ou du climat ? 

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