Le jour de sa disparition en novembre dernier, Michèle devait se rendre en Tanzanie aux côtés de Claude Gruffat dans le cadre d’une mission d’observation indépendante qu’elle avait montée. Cette mission devait être le point d’orgue d’une lutte de longue haleine menée par Michèle pour la protection des droits humains des massaï en Tanzanie. Un rapide historique s’impose.
De graves violations des droits humains
Aujourd’hui, entre 70.000 et 200.000 Massaï sont menacés ou ont déjà été expulsés de leurs terres par le gouvernement Tanzanien. La raison ? Une vaste opération de tourisme et de conservation “verte” soutenue par le gouvernement, qui exproprie jour après jour les Massai de leurs terres ancestrales au sein des zones de conservation de Ngorongoro et de Loliondo, et cela au nom de la protection de la biodiversité. Le gouvernement argue que la pression démographique exercée par les Massaï sur cette dernière serait trop importante… L’on sait bien que les peuples autochtones et les Massaï sont les meilleurs gardiens de la nature sur le globe. Il ne peut exister de politiques de protection de la biodiversité sans l’inclusion des peuples autochtones et des communautés locales.
Les associations sur place et des représentants Massaï avaient donc alerté Michèle Rivasi en 2022, lui faisant part d’une véritable « zone de guerre » dans certains pans des territoires Massaï. Les services publics essentiels (accès à l’eau, écoles, hôpitaux…) sont coupés les uns après les autres afin de les forcer à quitter leurs terres. Les Massaï que Michèle avait pu rencontrer estiment les conséquences de ces agissements à plusieurs dizaines de morts. Pis, des conflits ont éclaté dans le territoire de Loliondo, où des Massaï ont perdu la vie lors d’affrontements violents avec les forces de l’ordre tanzaniennes.
Une réaction internationale nécessaire
Michèle avait donc organisé une table ronde au Parlement européen en mai 2023 réunissant des représentants et activistes Massaï, Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU pour les droits de l’homme, ainsi que l’ambassadeur de Tanzanie auprès de l’UE. L’occasion d’appeler au respect du principe de consentement libre, préalable et éclairé des Massaï pour les projets réalisés sur leurs terres, d’appeler à une approche de la conservation de la nature fondée sur les droits de l’homme, comme l’ont recommandé M. de Schutter et de garantir la tenue d’une mission d’observation indépendance. Le dialogue semble, cependant, complètement rompu entre les deux camps, le gouvernement estimant protéger les Massaï tandis que ces derniers se considèrent victimes de massacres à petit feu.
Face à cela, Michèle et Claude avaient donc organisé des missions d’observation à deux reprises, annulées, par la suite, notamment à cause de la mauvaise volonté du gouvernement tanzanien, qui avait refusé la tenue d’une mission en septembre deux jours avant le départ. Il avait donc été décidé d’effectuer une mission indépendante et sans l’aval du gouvernement tanzanien à la fin du mois de novembre 2023. Elle aussi n’a pu avoir lieu, le sort en décidant autrement…
La poursuite de ce combat : en décembre, une victoire majeure au sein du Parlement.
À mon arrivée au Parlement européen, j’ai logiquement décidé de reprendre ce combat de longue haleine porté par Michèle. Dès la première séance plénière à Strasbourg, j’ai donc décidé d’utiliser un des outils mis à la disposition des députés européens : une résolution d’urgence du Parlement sur les violations des droits humains des communautés massaï en Tanzanie. Ces résolutions d’urgence ont une portée diplomatique forte, puisqu’elles engagent la position du Parlement sur des urgences relatives à des violations des droits humains.
Après des négociations portant sur le choix des résolutions au sein du groupe des Verts, puis dans l’ensemble des groupes politiques du Parlement, la résolution fut finalement mise à l’ordre du jour. Nous souhaitions qu’elle puisse recevoir le soutien d’une large majorité, ce qui fut le cas car l’ensemble des groupes politiques mis à part Identité et Démocratie (groupe du Rassemblement National) l’ont co-signé puis voté.
Par le vote de ce texte, le Parlement européen exhorte donc le gouvernement tanzanien :
- à mettre immédiatement un terme aux expulsions forcées en cours des communautés masaï,
- à garantir leur retour en toute sécurité et à respecter leur droit à l’accès à la justice et à des recours efficaces pour les victimes.
- que toutes les mesures du gouvernement tanzanien respectent le droit des Massaï à l’autodétermination, à la terre, à la libre réunion et au consentement libre, préalable et éclairé (CLIP).
C’est un signal fort et unanime du Parlement européen, qui nous l’espérons sera la première pierre pour que justice soit enfin rendue aux communautés massaï.
Ce combat de longue haleine porté par Michèle est loin d’être terminé.
À lire : Mon communiqué de presse "Dernière victoire de Michèle Rivasi : la résolution des Verts/Ale condamnant les exactions sur les communautés massai de Tanzanie largement adoptée"
Pierre Jouvel
12 avril 2024 à 10h17Pierre Jouvel – Dieulefit dans la Drôme…
Il y a 8 ans de cela alors que j’habitais dans les Hautes-Alpes, j’ai entendu Mme Rivasi s’exprimer sur ce qu’Elle pourrait apporter à tous et spontanément, j’ai compris que je devais la contacter pour lui proposer mes jeux GLOBAL-HEXAGONE pour les familles et SUBTIL pour les communautés. Trois fois, je me suis rendu à la Mairie pour proposer de montrer à l’équipe en place de leurs montrer mon projet mais je n’ai eu droit qu’à des refus !!!
J’étais présent aux obsèques de Mme Rivasi dans l’église de Dieulefit et j’ai écouté attentivement les messages de beaucoup de personnes. La mairie a invité les « spectateurs » à venir boire un verre dans l’entrée de la salle des fêtes. De nouveau, je me suis exprimé sur mon projet avec un adjoint qui remplissait nos verres et je me suis de nouveau exprimé sur mes jeux que Mme Rivasi aurait été fière de marrainer… Une quatrième fois, j’ai eu droit à un refus à la limite d’être une insulte.
En de 2013 à 2016, j’habitais dans les Hautes-Alpes et pour réaliser mes prototypes développés dans cette période, j’avais besoin d’une découpeuse Laser . Dans les Hautes-Alpes, je n’en avais trouvé qu’une à Gap qui m’obligeait à me déplacer de 105 kms. Finalement je découvris un Fablab à 35 kms de Dieulefit. Pour cette seule raison, je décidais de m’installer à Dieulefit…
J’y suis toujours mais le Fablab de Crest multipliant ses prix de 12 à 60 Euros de l’heure, j’ai choisi de m’acheter une petite découpeuse Laser cinq fois plus puissante que les grosses utilisées à Crest. Je dois encore l’installer dans mon appartement…
Je commence à me demander Pour Qui et Pour Quoi devrais je continuer mes efforts !!! En Septembre 2023, j’ai été invité à faire une exposition à la Foire aux Associations de Crest et un défilé incessant d’enfants, d’ados et d’adultes à commencé vers 10 h10 sans aucune interruption. Il suffisait de piocher une pièce dans un sac qui en contenait plus de 1.200 et de trouver le bon plateau parmi les quatre tous différents et d’essayer de marquer le plus de points…
Mais j’étais seul, de retour de trois mois d’hôpital et à 17h30, j’ai décidé de ferme mon stand et de rentrer chez moi… Pendant les obsèques de Mme Rivali, j’ai appris qu’Elle habitait à Félines, à 10 Kms de chez moi or chaque fois que je me rendais à Crest, je passais à côté de chez Elle… Manque de chance pour Elle comme pour moi, nous avons été sanctionné par des imbéciles surtout qu’ayant découvert des techniques de guérison énergétiques par de simples touchers d’acupressions, je n’aurais eu aucun mal à améliorer son état de santé…
Mes pensées pour Mme Rivali sont toujours très actives