En séance plénière le 27 février à Strasbourg, j’ai alerté sur la situation inquiétante à l’Est de la République démocratique du Congo.
« Toutes les nuits, c’est la psychose, on ne sait pas si on va se réveiller dans les mains du M23. Les rebelles sont à 27km de Goma, les bombes explosent à 10km. »
Une résidente de Goma
J’ai recueilli hier soir ces mots d’une résidente de Goma, capitale régionale du Nord Kivu, qui craint pour sa sécurité et celle des siens dans l’est de la RDC. Plus de 135 000 réfugiés qui ont fuit les massacres, les viols, perpétrés par les groupes armés dans les villages du Kivu, s’entassent à la périphérie de la ville.
Le mouvement M23 est soutenu par le Rwanda, le Rwanda est soutenu financièrement par l’Union Européenne qui lui a versé 20 millions d’euros via le mécanisme de “facilité européenne pour la paix” sur la seule année 2022.
Ce conflit pour les ressources dure depuis plus de 30 ans, il a fait près de 6 millions de victimes et au moins autant de déplacés.
Pourtant en pleine connaissance de la situation catastrophique, Madame la Commissaire, vous signez au nom de l’Union le 19 février un protocole d’accord avec le Rwanda sur les matières premières. Des matières premières, notamment du Coltan, que le Rwanda exporte au-delà de ses capacités de production. Du Coltan qui vient très certainement du Kivu et de RDC.
M. Borrel affirmait la semaine dernière que l’UE « ne prend pas parti ». C’est faux. L’Union prend le parti de ses intérêts. L’union prend le parti de l’aveuglement.
Nous demandons que ce protocole d’accord avec le Rwanda soit immédiatement suspendu, que soit tracés les financements passés de l’UE aux forces de sécurité rwandaises.
Nous demandons à l’Union de prendre le parti de la paix.